Le projet d’une distillerie nationale, rattachée au service des poudres de l’armée et à la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, a pris corps en 1938, avec la construction sur des terrains expropriés à l’usine Saint-Jours d’un énorme cube en béton doté de murs antisismiques. Au plus fort de son activité, la distillerie employait plus de 300 personnes. Évidemment, l’usine fut occupée et, lors du retrait des troupes allemandes, elle fut laissée en fort mauvais état. Très vite, il ne s’agissait plus de distiller de l’alcool de bois mais de trouver une utilisation pacifique aux immenses cuves en fonte encore en place. L’affaire fut confiée au biologiste François Jacob, futur prix Nobel de médecine, avec la mission de produire du Penicillium dans d’immenses cuves en fonte loin d’avoir les qualités d’asepsie nécessaires. Malgré un rapport négatif sur la faisabilité de sa mission, obtenir de la pénicilline, les essais ont duré six mois.
À partir de là, la distillerie devient une friche industrielle encombrante. La décision de la démolition fut prise en 1960 mais s’attaquer à ce béton ne fut pas une mince affaire… qui se termina dans les années 1990.
Difficile d’imaginer une friche industrielle de l’après-guerre quand on est face à cette halle des sports abritant trois terrains pour le basket et le handball, une salle de sport consacrée au CAM, section boxe et le club house des clubs de rugby (Rion-Morcenx club) et de football (Football Club Morcenx-Arengosse).
Elle offre aussi un boulodrome en extérieur, proches de la voie ferrée, et deux terrains dans l’espace couvert de la Distillerie.
Quant aux tonnes de matériaux issues de la démolition, la ferraille fut vendue et les gravats de béton enfouis sous la piste d’athlétisme et le skate-park.